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He manu... TU LIS !

Le 22/01/2019

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 Je pose le lien, pour avoir les commentaires.

 Pour celles et ceux qui n'ont pas FB, je copie colle le texte. Merci, à Cindy.

[Vous avez dit violence?]
Un copié collé de "Cindy". Fiction ou réalité? Peu importe. Le récit a du sens. 


"C’était il y a deux ans.


Je vais manger chez des copains, médecins dans un hôpital ardéchois.


Une soirée sympa : on mange, on picole, les gamins jouent dans un coin, finissent par sauter sur la table… On les couche, enfin tranquilles ! Mickael, notre pote, s’assombrit.


« Ça va ?, je m’inquiète.


- Ben pas trop… Il m’est arrivé un sale truc à l’hôpital. »


Il a mis un moment, Mickael, à raconter.


Il a repris deux fois de la tarte, fait un café…


« Il y a un mois, j’étais de garde pendant la nuit. Un patient arrive en urgence vitale, un problème cardiaque. On n’avait pas le matériel pour le soigner sur place, donc j’appelle tout de suite le CHU de Lyon pour le transférer. ‘Pas de problème, on l’attend’, ils me répondent. En attendant l’hélico, je lui prodigue les premiers soins… Et là, arrive un second patient en urgence vitale. Problème cardiaque aussi, sauvable aussi, avec un transfert immédiat à Lyon… Je rappelle le CHU.


‘Désolé, il n’y a qu’un seul hélico affecté pour l’Ardèche.


- Quoi ? Vous rigolez ? On en avait plusieurs, avant…


- Oui, mais avec la dernière réforme, il n’y en a plus qu’un.


- Mais je fais quoi, moi ? J’ai deux patients sur les bras…’


Il y a eu un long silence, et le mec m’a dit :
‘Ben vous choisissez, les gars.’ »

On ne disait plus rien, autour de la table. Et Mickael regardait ailleurs. Puis il a repris :
« Donc j’ai choisi. J’ai évalué la morbidité des deux, et j’ai sauvé le plus jeune, un quinquagénaire. L’autre est mort, il avait 63 ans. Il était parfaitement viable. Donc j’ai dû mentir à sa famille, en disant qu’on n’avait rien pu faire. Et ils m’ont cru. »


Léa, sa femme, a ajouté :
« Ça fait un mois qu’il dort plus, avec cette histoire.


- Ben ouais… J’ai pété les plombs. J’ai fait un courrier furax à l’Agence régionale de santé. Tu sais ce qu’ils m’ont répondu ? Qu’ils en prenaient bonne note… »
On a bu un sacré digestif, ce soir-là.

Deux ans plus tard, Mickael et Léa soutiennent les gilets jaunes.
Ils sont toubibs, ils ont une baraque incroyable, des salaires de cinglé – et ils sont souvent sur les ronds-points. Parce qu’à l’hosto, parce que tous les jours, ils sont confrontés à la violence de Macron, à l’ultra-violence de ses copains.


A leur violence qui tue.


A leur politique qui tue.


Au sens propre.


Le lendemain de notre conversation, Mickael m’avait envoyé un article du Nouvel Observateur (2 mars 2015). Son titre : « 22 000 postes supprimés dans les hôpitaux d’ici fin 2017. » Le journal précisait : « Le plan d'économies pour les hôpitaux est de 3 milliards d'euros sur trois ans. »


Ça n’a pas l’air violent, un article de journal.


Ni une annonce du gouvernement. De simples chiffres, des plans d’économies, des ministres en cravate qui les présentent à la télé à des journalistes en cravate.
Derrière, il y a des meurtres.


Ils les préméditent.

Le pire ?


Le pire, c’est qu’ils le savent.


Et qu’ils ne veulent pas que ça se voie. Ça ferait tache, sur la photo de famille. Il faut que cet assassinat silencieux, massif, caché derrière des statistiques, des données chiffrées et des tableaux, continue à être occulté.


Depuis deux mois, l’invisible est jaune. Tout jaune, partout, couleur soleil, on ne peut pas le manquer il hurle : « Nous voulons vivre ! » Et il se voit. Un des premiers gilets jaunes traduit en correctionnelle pour avoir foncé, tête en avant, tête nue, à Paris, en mode rugby, sur un escadron de CRS, a dit à la présidente du tribunal en guise d’excuse : « Je voulais juste avoir une vie meilleure. »


Il a été condamné.


Pour violences sur agents dépositaires de l’autorité publique.


Car voici l’argument magnifique, colossal, imparable, qui tourne en boucle depuis deux mois, des télés aux journaux, en passant par les politiques et les sociologues : les gilets jaunes sont « violents », et on peut tout comprendre, tout entendre – sauf leur « violence », injustifiable. Qui occulte la violence des autorités, massive, mortelle, quotidienne.

L’ami Macron vient de faire une lettre aux Français.


Il reprend le refrain cent fois entendu : « Il y a une condition : n’accepter aucune forme de violence. Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait ! »


C’est vrai, Manu.


Tu nous agresses.


Hollande, dont tu étais le ministre, et Sarkozy avant lui, et tous les autres, nous agressaient aussi.


Et « la société s’est défaite », des hôpitaux ardéchois aux gares du Pas-de-Calais, des ouvriers licenciés aux chauffeurs ubérisés, des caristes d’Amazon aux caissières de supermarché.
Maintenant, sur les ronds-points, on refait la société. Et le monde. On panse les plaies.


Sans toi.


Car il y a trop longtemps que tu nous agresses.


La violence, c’est toi. Toujours, tout le temps, partout, dans les chairs de nos pères, dans les retraites de misère, dans les dos brisés de nos mères, dans les produits respirés, dans les 3x8 enchaînées, tous vos coups portés, tous vos poignards plantés.

Eh, Manu, tu sais quoi ?


Au Burkina Faso, il y a un an, tu as déclaré : « Je suis d’une génération dont un des plus beaux souvenirs politiques est la victoire de Nelson Mandela sur l’apartheid. C’est ça l’histoire de notre génération. »


Alors je vais te dire un dernier truc, un truc sur ton plus beau souvenir politique.


Mandela n’a pas combattu l’apartheid en faisant des bisous et des grands débats.


Il était le fondateur et le chef militaire de la branche armée de l’ANC.


C’est pour cette raison, et cette raison seulement, qu’il a passé 27 ans en prison.


Parce que lui et ses hommes organisaient des sabotages, des dynamitages, des déraillements, des explosions. Des attentats, aussi. Mandela et ses hommes plaçaient des bombes dans des cafés. Aux yeux du monde entier, c’était alors un « terroriste ».


Tout ça, on a préféré l’oublier, pour faire de Mandela un gentil grand-père réconciliateur.


Tu l’as oublié aussi.


Mais Mandela ne l’oubliait pas, lui, et quand on lui demandait s’il le regrettait, il répondait : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a pas d’autre choix que de répondre par la violence. »


Dans la France des gilets jaunes, Manu, tu vois qui est l’oppresseur ?


Ou tu veux un dessin ?


A samedi ! Cindy"

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